couple se tenant la main

COUPLE : RENOUER LA RELATION ROMPUE

Préambule

J’ai beaucoup hésité sur le titre de cet article. Fallait-il que je dise  » stratégie pour récupérer son ex » ou  » comment renouer la relation rompue ».

« Récupérer » fait, pour moi, beaucoup trop penser à un objet et « stratégie » à manipulation militaire. C’est pourquoi j’ai préféré le titre plus doux de  » comment renouer la relation rompue » qui dit sans doute la même chose, mais le dit avec plus de respect il me semble.

Sur la Toile, immense bibliothèque à ciel ouvert, on trouve quelques méthodes, beaucoup de conseils.

Ici, ce n’est pas vraiment une méthode que je vais donner parce que si nous sommes tous identiques, nous sommes tous uniques et que l’être que vous aimez qui vient de claquer la porte est encore plus unique que le plus unique des êtres : c’est celui que vous aimez.

Non, je vais essayer de vous donner des conseils, de parler des pièges à éviter que vous devrez mettre au goût de votre unicité.

La situation

La situation à laquelle je fais référence est celle où l’un des deux partenaires vient de dire à l’autre : je te quitte.

Situation 1

Cela fait plusieurs années que vous vivez ensemble. Tout se passait comme un long fleuve tranquille, trop tranquille. L’autre vous répétait que vous deviez faire ci, pas faire ça, mais bon, tout était presque bien dans un monde presque parfait. Et vous avez continué à faire ce qu’on vous demandait de ne pas faire et à ne pas faire ce qu’on vous demandait de faire.

Mais la crise couvait. Vous l’avez vraiment pas vu venir.. Enfin, vous n’avez pas cru qu’elle viendrait un jour parce qu’on pense toujours que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Et là, brusque réalité. C’est l’explosion. On vous quitte.

Situation 2

Le plus souvent, la crise énorme arrive parce que l’autre découvre quelque chose que vous tentiez de cacher de toutes vos forces en mettant cette chose dans la poche avec un mouchoir par-dessus, genre autruche dans le désert qui cache sa tête tout en montrant son derrière.

L’autre découvre tout ou presque tout et vous somme de tout dire en vous menaçant ou non de vous quitter.

Le calme

La première réaction à avoir c’est d’écouter, complètement écouter.

L’autre est sous le coup d’une vaste colère. Il ne faut donc pas réagir, tenter quoi que ce soit. Votre position serait trop facilement la justification ou l’agressivité puisque vous êtes agressé(e).

Il faut que l’autre gère seul(e) sa colère, tout en se sachant écouté(e).

Autrement dit, vous êtes malheureux(se), vous prenez conscience des dégâts causés.

Mais si vous êtes dans la situation 2, attention, et là c’est un vrai conseil que je vous donne : dites la vérité, presque toute la vérité.

Je précise « presque toute la vérité » parce que certains détails et surtout les détails sexuels doivent être parcimonieusement dits.

Il y a une différence à répondre à cette question : « tu as couché avec lui (elle) ? » qu’à cette question « tu lui as fait une fellation (elle t’a fait une fellation) ?

De toute façon, si les questions de ce genre commencent, sachez que c’est un puits sans fond pour celui qui les pose. Il faut donc jongler entre dire tout et cacher ce qui deviendrait « sordide ».

Dans cette situation, faites vous vraiment humble. Votre faute est immense et n’a rien à voir avec les causes de la faute.

Loin des yeux, loin du coeur

C’est ce que je lis sur les différents conseils et dans les différentes méthodes qui trainent ici et là : ne dites rien, laissez le silence s’installer, faites le mort pour quelques temps. Mais je ne suis pas vraiment d’accord. Je pense sincèrement que l’adage « loin des yeux, loin du coeur » est particulièrement vrai.

L’autre est parti(e) et celui qui est parti (ou celle qui est partie) souffre et souffre vraiment. On ne peut pas se laisser souffrir, sauf à entrer en dépression. La seule solution est de se rééquilibrer cognitivement et donc d’essayer de « passer à autre chose ».

Si vous n’êtes pas présent, l’autre passera à autre chose en commençant à vous oublier. Il faut donc jouer entre présence et absence sans jamais aller dans le silence ni dans le harcèlement.

Autrement dit, c’est un peu comme ce que demande le renard au Petit Prince :

– On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
– Que faut-il faire ? dit le petit prince.
– Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…

Le lendemain revint le petit prince.
· Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le coeur… Il faut des rites.

Ce qu’il est préférable de faire

– Soyez présent discrètement soit quotidiennement soit moins souvent

– Parlez de vous, de la façon dont vous vous sentez, des émotions que vous traversez.

– Parlez de ce que vous faites pour modifier le ou les comportements qui vous sont reprochés

– Parlez de votre inconscience du passé et de la façon dont vous prenez conscience aujourd’hui

– Prenez doucement connaissance de l’autre en lui posant une ou deux questions sur qu’il (elle) pense.

– Commencez doucement un pas vers le futur : j’aimerais tant te voir. Qu’en penses-tu ? Un petit café ?

– Utilisez ce que l’autre a particulièrement aimé chez vous : l’humour, la gentillesse … sans choisir une qualité qui pourrait nuire à l’estime de soi (de l’autre).

Autrement dit, faites part de votre cheminement intérieur pour que l’autre voit comment vous progressez. Ouvrez-vous pour que l’autre s’ouvre.

Ce qu’il est préférable de ne pas faire

– Ne pas respecter la volonté de l’autre. Si l’autre dit, ne me téléphone pas. Alors on ne téléphone pas, mais on écrit… Quand toute communication est interdite (courriels, textos, lettres, téléphone, face à face…), essayez le cadeau.

– Évitez les formules du genre « j’espère que tu vas bien » « J’ai changé » « pardonne moi »

– Supprimez les pensées que vous pensez que l’autre a. Non, vous ne pouvez absolument pas penser à la place de l’autre, parce que l’autre traverse une expérience unique.

– Oubliez les références au passé. Pour l’instant, c’est l’autre qui se dépatouille avec le passé. Vous vous représentez le futur.

La réconciliation

Si vous parvenez à avoir quelques rendez-vous en face à face, ce sont les premiers pas de la réconciliation.  Les premiers pas, mais le début de bien d’autres  !

Un seul conseil encore : écoutez, écoutez, écoutez.

C’est l’autre qui va vous dire quand il ou elle sera prêt(e) à essayer quelque chose. Et là c’est le début d’une autre grande aventure : la construction d’un couple nouveau qu’il faut bâtir sur des fondements solides, en ouvrant tous les « dossiers » du passé. C’est à ce moment-là seulement que vous pourrez enfin parler à égalité. Mais vous aurez appris certainement les plus belles qualités du couple : le respect et l’humilité.

Cela ne se fait pas sans souffrance mais pas non plus sans immenses joies.

À ce stade, mieux vaut penser à s’adresser à un professionnel du couple qui vous guidera pour aplanir les différents, qui vous permettra de ranger les dossiers dans les valises de votre expérience de couple