des mains qui se tiennent

PETITES RÈGLES DE COMMUNICATION : LES MOTS QUI TUENT…

Parler au voisin que l’on rencontre dans la rue ou parler au commerçant de notre quartier est assez simple. Il suffit souvent de connaître les mots et les formules de politesse pour passer pour quelqu’un d’aimable et de sympathique.

Mais parler à celui que l’on aime, parler à ses amis ou ses collègues est parfois beaucoup plus compliqué. On dit quelque chose que l’on croit anodin mais que l’autre interprète de façon négative … et c’est le début d’une discussion qui vire au conflit ouvert avec la douleur et la colère qui font que tout part hors de notre  contrôle.

Il existe alors des règles de communication, relativement faciles à mettre en place à partir du moment où l’on comprend que cette gymnastique de l’esprit ne peut qu’avantager la relation.

Les mots à éviter 

« mais… »

Au milieu d’une phrase, le « mais » supprime tout ce qu’il y avait avant, comme une soustraction.

– Oui, ça me fait plaisir, mais tu n’aurais pas du.

– C’est un bon travail, mais il y a des points à éclaircir

Il est alors préférable de couper la phrase en deux.

– Oui, ça me fait plaisir. Tu n’aurais pas du.

– C’est un bon travail. Pourquoi ne pas l’améliorer encore en éclaircissant certains points ?

« ne… pas »

La phrase négative a tendance à rejeter l’autre.

– Je ne viens pas avec toi. Je suis fatigué.

– Tu n’as pas sorti le chien ?

Utilisons alors la phrase affirmative

– Je préfère rester à la maison parce que je me sens fatigué.

– Le chien est sorti ?

« Je veux »

C’est une façon de s’imposer et non de s’affirmer. En s’imposant on ne laisse pas de place à l’autre qui, alors, est obligé soit de s’écraser soit de s’imposer à son tour.

Le « Je veux » peut être avantageusement remplacé par le « Je voudrais » ou « J’aimerais ».

– Je veux rester à la maison. Je suis fatigué.

– J’aimerais rester à la maison. Je suis fatigué.

« Je dois »

C’est une façon de retirer le choix à l’autre qui, alors peut se sentir écarter de la décision.

– Je dois me lever tôt demain pour travailler

En utilisant « je pourrais », on donne à l’autre la possibilité de comprendre et donc de donner son avis.

– Je pourrais me lever tôt demain pour travailler.

 » Tu »

C’est le mot mortel dans une dispute parqu’il appelle tout de suite la notion de blâme. Je dis toujours que « le tu tue » parce qu’il agresse et que l’autre ne peut pas écouter ce qui est dit et ne peut que répondre en se défendant. Le ‘tu » est alors vraie provocation à nier.

– Tu ne m’écoutes pas

Il faut essayer le plus possible de passer par le « je » pour dire ce que l’on pense.

– J’ai l’impression de parler dans le vide.

Conclusion

Comme nous sommes responsables de notre communication, cela pourrait faire penser qu’il suffit de penser avant de parler pour éviter les mots qui peuvent tuer la discussion.

Mais la communication est une interaction. L’autre est autant responsable que nous de ce qui s’y passe. La répartie est souvent difficile à penser avant de parler. Si, en plus, l’autre n’obéit pas aux mêmes règles que nous, nous avons l’impression que si nous parlons en évitant les mots qui tuent, nous allons perdre la face et passer pour quelqu’un de faible.

Cependant, comme la communication est une interaction, en évitant les mots qui tuent la discussion, l’autre peu à peu suivra instinctivement notre exemple.

Le maître mot de toute interaction entre amis comme dans un couple est le respect de l’autre. C’est sur ce principe qu’il est possible de bâtir un dialogue constructif.

Des règles qui se prolongent dans le management au travail

Les mots qui tuent ne sont pas à éviter uniquement avec les amis ou la famille. Source de stress énorme et régulièrement coupable de saborder la confiance en soi, le monde du travail suscite les mêmes règles.

Si vous êtes un manager, il est nécessaire d’opter pour un management de proximité. La clé est de s’adapter à chaque individu selon son rôle au sein de l’équipe et d’apprendre à la connaître. Après quelques temps, si vous avez une écoute activite et développez votre empathie, vous agirez différemment selon vos interlocuteurs.

Ainsi, tel salarié peut ne pas supporter une forme verbale impérative, tandis qu’un « s’il vous plaît » fera des miracles, tandis que pour d’autres, des directives plus incisives le motiveront davantage et lui enlèveront toute possibilité de procrastination.

De même, s’il y a des mots qui tuent au travail, d’autres améliorent grandement les relations. Apprenez à dire « merci », à reconnaître quand le travail est bien exécuté et faites preuve d’honnêteté avec les personnes sous votre responsabilité. Au lieu d’agiter une punition ou un chiffre magique à atteindre sans raison, vous pourriez ainsi révéler les objectifs financiers de la société et les motiver par des primes, ou mettre toute l’entreprise en compétition vis à vis d’un concurrent.