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Le remboursement partiel des consultations psychologiques par la CPAM est-il un succès ?

Depuis un an et demi, la Caisse principale d’assurance maladie (CPAM) expérimente le remboursement partiel des consultations chez un psychologue spécialiste agréé et autorisé à prescrire des médicaments légers. Bien que les conditions d’accès soient très restrictives, il semblerait que l’expérimentation soit un succès pour la lutte contre la consommation excessive d’antidépresseurs et de benzodiazépines en France.

Un remboursement trop peu accessible

L’intention de départ est évidemment bonne et la qualité d’expérimentation du procédé excuse largement les quelques reproches qui lui ont été faits. Parmi eux, on retrouve la trop faible prise en charge des frais. Ainsi, les patients éligibles ne peuvent profiter que d’un remboursement partiel de la séance et à hauteur de 22 € maximum. Quand on sait que le prix de la consultation tourne généralement autour de 60 €, cela paraît peu.

Ensuite, l’accès à ce remboursement a souvent été jugé trop restrictif pour être vraiment efficace, même dans le cadre d’une étude de comportements. Pour en profiter, il faut résider dans les départements concernés et il faut consulter un généraliste qui prescrira des consultations chez un psychothérapeute. Pas étonnant que vous soyez nombreux à préférer vous tourner vers la meilleure mutuelle santé pour vos soins en psychologie plutôt que d’attendre une décision de la CPAM.

Une expérimentation à succès

Malgré ces quelques reproches fréquemment formulés, il ne faut pas perdre de vue le statut expérimental d’une telle décision de la CPAM. Il est donc normal que les conditions soient assez restrictives afin de conserver un échantillon d’observation suffisamment bas. L’objectif était également de ne pas prendre le risque de dépenser trop d’argent avant de s’assurer de l’efficacité de la mesure.

Après un an et demi, la CPAM semble plutôt positive sur l’efficacité d’un tel procédé. Dans les départements concernés, la hausse constante des pathologies dépressives et liées à la dépression que l’on observe partout en France a été arrêtée. Mieux encore, la courbe et la consommation d’antidépresseurs ont diminué.

Vers une instauration définitive du remboursement ?

Malgré son succès, il n’est pas sûr que l’expérimentation de la CPAM mène à une adoption définitive du remboursement de certains soins psychologiques à l’échelle nationale. Effectivement, alors que l’expérience n’est pas encore terminée, la décision a été prise de restreindre encore un peu plus l’accès à ce nouveau type de remboursement.

Ainsi, il semblerait que le coût de cette nouvelle aide ne fasse pas plaisir au gouvernement et que la récente annonce d’une augmentation de la dette de la Sécurité sociale participe à cette décision. Néanmoins, il serait important de considérer la situation autrement et de prendre plus clairement conscience de l’impact financier immense des troubles psychologiques. Le suicide reste, par ailleurs, la première cause de mortalité des 18-25 ans, loin devant les accidents de la route.